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Un hub pour les patients germanophones

Avant de se développer en centre intégré, le rfsm fribourg se voulait avant tout être un hub pour les patients germanophones. Entretien avec Luca Rampa, médecin directeur adjoint du secteur de psychiatrie et de psychothérapie pour adultes du réseau fribourgeois de santé mentale.

Tilt!: En quelle année avez-vous pu accueillir vos premiers patients germanophones?

Luca Rampa: En septembre 2020, l’ancienne unité germanophone du RFSM Marsens a définitivement déménagé au RFSM Fribourg et l’offre s’est élargie avec l’ouverture d’une deuxième unité. Les offres de la clinique de jour et de l’ambulatoire continuent d’exister, de sorte que le RFSM Fribourg propose sous un même toit tout l’éventail des «settings» thérapeutiques possibles et offre en conséquence aux patients germanophones un environnement thérapeutique proche de leur domicile et de leur vie quotidienne.

Comment cela se passait-il avant?

Avant ces démarches, dès 2015, les patients germanophones pouvaient choisir entre une hospitalisation hors canton et un séjour dans l’unité germanophone du RFSM Marsens. Mais ces deux options pour les patients étaient souvent trop éloignées de l’environnement familial. Ainsi, ces offres étaient souvent envisagées avec du retard ou seulement en cas d’indication impérative. L’offre était donc insuffisante, de sorte que les patients ne se présentaient pas, se rendaient dans des centres de traitement en ville de Berne ou renonçaient à un suivi médical spécialisé, ce qui représentait une charge supplémentaire pour les médecins de famille. En raison de la distance par rapport au quotidien, ces traitements se sont avérés plus difficiles et la motivation au changement n’a pas pu être maintenue de manière efficace en raison des déplacements supplémentaires qui auraient été nécessaires. Par conséquent, de nombreux patients ont interrompu leur traitement.

« Les patients sont reconnaissant de cette offre »

De combien de lits disposez-vous et quel est le taux d’occupation?

Pour les patients nécessitant une hospitalisation, l’offre a été élargie et agrandie. De 15 lits germanophones initiaux en 2015 qui se trouvaient à Marsens, ceux-ci ont été successivement augmentés à 26 lits. Avec le déménagement au RFSM Fribourg et l’ouverture des deux unités de soins germanophones, 38 lits sont désormais disponibles pour les patients germanophones. Les taux d’occupation sont élevés et l’offre a permis d’augmenter le nombre d’admissions par des collègues installés et des médecins de famille. La collaboration est bonne et s’est beaucoup améliorée.

Quels sont les premiers retours de ces patients et de leurs familles? Apprécient-ils d’avoir un lieu exclusivement pour eux?

Les patients et leurs familles sont reconnaissants de cette offre et considèrent comme positif de pouvoir bénéficier d’un traitement compétent à proximité de leur domicile et d’être soutenus par de telles offres. Le lieu est facilement accessible pour les districts germanophones du canton, avec un accès depuis la ville et à l’autoroute, et une très bonne collaboration est possible tant avec les familles qu’avec les offres ambulatoires sur le territoire. Il s’agit notamment d’offres de soins de proximité qui soutiennent les patients à domicile, d’institutions résidentielles pour malades psychiques qui contribuent à moyen terme à la stabilisation de nombreuses situations grâce à une approche réhabilitative, et des communes, la collaboration avec les services sociaux pouvant être intensive.

Quel bilan tirez-vous?

Les équipes médico-soignantes sont très contentes de l’évolution et des possibilités de coordination dans les interventions psychothérapeutiques qui s’ouvrent et qui permettent de suivre les patients dans leur parcours. Les patients peuvent être traités en ambulatoire, être hospitalisés dans le cadre d’une situation de crise et poursuivre leur traitement à l’hôpital de jour. Au niveau de la gestion stratégique, on a maintenant atteint la taille critique qui permet des programmes spécifiques. A cet égard, des synergies s’ouvrent à nouveau avec les offres francophones qui sont déjà établies. Les compétences sont de plus en plus présentes pour effectuer ce transfert de connaissances et, finalement, améliorer la qualité du traitement.

Quels sont vos défis actuels et futurs?

L’offre germanophone a toujours été en mutation et a dû augmenter non seulement la qualité mais aussi la quantité afin d’atteindre une masse critique permettant de diversifier les offres.

Actuellement, il s’agit d’établir l’offre de manière à ce qu’en plus du traitement et de la prise en charge des patients, le personnel puisse être formé dans les différentes disciplines et qu’un réseau qui considère le RFSM Fribourg comme un centre intégratif et une option importante dans l’organisation des traitements à court et à long terme puisse se constituer. Certains spécialistes en psychiatrie qui se sont formés au RFSM ou qui ont collaboré avec se sont déjà installés en ville de Fribourg et dans les environs et peuvent continuer à participer à la prise en charge des patients germanophones.

En outre, l’exigence d’une amélioration constante de la qualité des soins doit être maintenue afin que la motivation et l’intérêt de tous ne s’éteignent pas. Le dialogue doit en outre continuer à être mené de manière critique, avec une implication croissante des personnes concernées dans les discussions de fond, afin que l’expérience du patient puisse être améliorée par des corrections ou des solutions créatives. 

Luca Rampa
Psychiatre et psychothérapeute, est le médecin directeur adjoint du Secteur de psychiatrie et de psychothérapie pour adultes du Réseau fribourgeois de santé mentale (RFSM) depuis octobre 2021. Il travaille au RFSM depuis l’été 2016 et était responsable de la chaîne de soins germanophone.

PROPOS RECUEILLIS PAR Kessava Packiry
PHOTOS Nicolas Repond

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